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Peut-on travailler dans la Recherche Clinique sans formation spécifique ?

Quelques éléments de réponse avec notre entretien

Peux-tu nous décrire ton parcours universitaire ?

Sortie de mon baccalauréat, j’ai réalisé une prépa aux grandes école maths / physique et intégré CentraleSupélec, qui est une école d’ingénieur généraliste. Je savais à ce moment-là que je voulais poursuivre dans la science mais je n’avais pas encore d’idée arrêtée sur un domaine précis. Lors de ma première année, on nous parlait de génie civile, d’aéronautique, de système informatique, d’énergie, mais ces domaines ne me faisaient pas vraiment « vibrer ».

Ce n’est qu’en seconde année que j’ai commencé à voir les possibilités dans le domaine de la santé, suite à quelques interventions que nous avions eues à l’école, et j’ai choisi l’option « Santé – Ingénierie Médicale » en 3è année. Les cours dispensés portaient sur la biologie, l’imagerie médicale, mais aussi sur l’analyse de données de manière générale, biostatistiques, de machine learning, deep learning, modélisation, et je n’avais jusque-là pas vraiment d’idée de ce qu’un ingénieur pouvait apporter comme valeur ajoutée dans le domaine de la santé. Nous avons eu plusieurs interventions de start-ups, ou provenant du milieu hospitalier, mais le monde de la Recherche Clinique (RC) m’était encore assez opaque.

En fin de 3è année, j’ai réalisé mon stage d’étude chez Danone, où j’ai travaillé sur l’analyse de données de séquençage d’ARN 16S (base American Gut) de microbiote intestinal et oral, en lien avec des métadonnées cliniques (diète, hydratation, santé). C’est à cette occasion que j’ai pu toucher un peu plus du doigt le domaine de la santé.

Quel poste occupes-tu actuellement ?

Je travaille aujourd’hui à IQVIA, en tant que biostatisticienne junior, dans l’équipe Biométrie. Je participe à des études de vie réelle sur des bases de données secondaires, sur des projets clients (autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques). Je suis amenée à travailler sur le Système National des Données de Santé (SNDS) et sur d’autres bases de données de santé françaises ou anglaises. Je réfléchis aux méthodologies statistiques à mettre en œuvre, je participe à la rédaction des plans d’analyse, je programme les analyses, je restitue et interprète les résultats conjointement avec des épidémiologistes, pour aboutir à un rapport d’étude.

 

Une présentation des métiers de la recherche clinique durant mes études aurait été un réel plus pour mieux comprendre cet environnement. 

Lors de ta recherche d’emploi, as-tu facilement eu accès aux informations concernant la RC ? Quelle aide supplémentaire aurais-tu souhaité avoir ? (site internet, mentor, source d’info etc.) 

J’avoue ne pas avoir vraiment cherché des informations sur la recherche clinique en général. Sortie de mon stage, j’ai effectué ma recherche d’emploi principalement sur le site du LEEM, que j’ai découvert presque par hasard. C’est sur ce site que j’ai trouvé l’offre d’IQVIA, qui proposait de monter en compétences sur les bases de données de santé.

A ce moment-là, le concept de sous-traitance dans le domaine de la santé n’était pas clair pour moi, et je n’ai appris le terme CRO que très tardivement, lors de mon recrutement.

En école d’ingénieur, nous avons eu la chance d’avoir de nombreux intervenants extérieurs provenant du milieu hospitalier ou des start-ups, mais la dimension « étude clinique » et les métiers rattachés n’y étaient que très peu représentés. Nous avons bien eu une conférence sur les différentes phases de la RC, mais je ne saisissais pas où un ingénieur pouvait avoir sa place dans cette recherche.

J’ai vraiment commencé à appréhender le milieu de la recherche clinique une fois intégrée chez IQVIA. Une présentation des métiers de la RC durant mes études aurait été un réel plus pour mieux comprendre cet environnement.

Quelles compétences initiales clés (opérationnelles et/ ou personnelles) t’ont permis d’intégrer la RC ? 

Ce sont surtout mes compétences d’analyste qui ont été évaluées lors de mon recrutement. Le fait que je n’avais pas de formation en recherche clinique n’a clairement pas été un frein. J’ai surtout mis en avant ma « soif d’apprendre » et ma volonté de travailler dans le domaine de la santé et d’en apprendre plus sur le système de santé en France. Bien évidemment, les capacités d’adaptation et l’anglais étaient des pré-requis.

A la suite de ton intégration, as-tu suivi une formation interne ?  

J’ai suivi très rapidement après mon arrivée la formation nécessaire pour accéder au SNDS, ainsi que plusieurs formations pour accéder aux bases de données dont IQVIA est propriétaire. J’ai également été formée à SAS, qui m’était jusque-là inconnu, même si je maîtrisais déjà d’autres types de langage (R, Python).

Quelles ont été les évolutions de ton poste et quels sont tes souhaits d’évolution (rester en RC ou non ? ). Penses-tu que l’absence de formation initiale en RC soit pénalisante pour ton futur parcours professionnel ?

Je suis assez jeune dans mon parcours professionnel, donc je n’ai pour l’instant pas d’a priori d’évolution particulière, à part celle de continuer à approfondir mon expertise actuelle, et de continuer à comprendre le fonctionnement du système de santé en France. Je ne suis pas fermée aux opportunités en Start up ou en laboratoire, mais cela restera dans le domaine de la santé et sur les aspects techniques d’analyse de données.

Mon domaine d’expertise étant assez technique, et mon parcours actuel me l’ayant démontré, je ne pense pas que mon absence de formation en RC soit un frein à mon évolution professionnelle, du moins pas dans mon domaine d’expertise. L’expérience que je suis en train d’acquérir chez IQVIA est déjà un gage de formation par l’expérience en soi.

De quoi es-tu la plus fière dans ton parcours et quel conseil donnerais-tu aux personnes voulant intégrer la RC ? 

Je suis très contente d’avoir pu intégrer CentraleSupélec, qui m’a donné une très bonne première expertise dans le traitement des données, et avec le recul, je suis très fière d’avoir fait le choix de la filière santé, qui est un domaine que j’apprécie aujourd’hui tout particulièrement.

Il est tout particulièrement difficile de se renseigner sur un domaine quand on ne sait pas ce que l’on cherche ! Même si certains cours ou interventions peuvent être dispensés durant votre parcours, elles sont souvent assez restreintes et il est plus que nécessaire de se renseigner par soi-même sur les opportunités qui vous sont offertes le plus tôt possible. L’initiative de plusieurs institutions telle que le LEEM ou l’AFCROs sont de réels plus pour vos recherches.

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